« Il y a Taylor Swift, et il y a Lionel Messi » : un phénomène débarque à Montréal

La date que bon nombre d’amateurs de soccer du Québec avaient encerclée sur le calendrier – pour les irréductibles du papier, du moins – approche enfin : l’Inter Miami de Lionel Messi sera en ville samedi pour y affronter le CF Montréal au Stade Saputo.

Ils sont nombreux à considérer l'attaquant vedette comme le meilleur joueur de l'histoire, et la légende argentine éblouit depuis son arrivée en Amérique du Nord. Il remplit les stades, et ce ne sera pas différent samedi puisque le domicile du Bleu-blanc-noir devrait être bondé. Ne manque plus que la confirmation que la vedette fera le déplacement vers la métropole.

Messi ne sera pas le premier Argentin à faire courir les foules à Montréal. Le joueur le plus prolifique à avoir porté la tunique de l’Impact est Ignacio Piatti, qui étale désormais son talent sur les ondes d’Apple TV comme analyste.

Pour moi, pour tous les Argentins et pour tout le monde, d’avoir le meilleur joueur [de tous les temps] dans la ligue, c’est magnifique, soutient Piatti en entrevue à Radio-Canada Sports. Chaque match, il fait des choses différentes : trois buts, deux buts, l’autre fois cinq passes… C’était magnifique.

Son collègue du côté de la production à Apple TV, le Montréalais d’origine argentine Arcadio Marcuzzi, est lui aussi ébahi devant le phénomène. En huit matchs cette saison, il a inscrit 10 buts et 12 passes décisives, des statistiques ahurissantes, même pour ceux qui connaissent sur le bout des doigts son bilan à Barcelone : près de 700 buts en 17 saisons avec l’équipe première.

Il y a un journaliste argentin qui a un peu tout résumé avec une phrase, une très belle tournure : Messi, c’est la routine de l’extraordinaire, raconte Marcuzzi. C’est vraiment ça : c’est l’extraordinaire, répété de manière constante depuis bientôt deux décennies.

C’est un phénomène autant sur le terrain avec ses prouesses, sa technique, sa magie, qu’à l’extérieur, avec ce qu’il engendre chez le supporteur et même chez celui qui ne suit pas nécessairement le foot.

L’arrivée de Messi en Amérique du Nord tombe à point nommé. La MLS vient de s’engager pour 10 ans avec Apple TV pour la diffusion de ses matchs sur sa plateforme en ligne, et la Coupe du monde masculine sera tenue aux États-Unis, au Canada et au Mexique en 2026.

Luc Dupont, professeur au Département des communications de l’Université d’Ottawa, rappelle que sur le continent, le soccer est passé devant le hockey au 4e rang des sports les plus populaires et les plus lucratifs sur le plan des commandites.

Messi, il va sans dire, ne participe pas à cette croissance de la popularité du soccer gratuitement.

C’est aussi [un pourcentage des] revenus sur la diffusion en ligne, le visionnement continu du côté d’Apple, souligne Luc Dupont. C’est une entente assez unique. Il reçoit un bonus sur les ventes de chandails. Il n’y a pas d’autres sportifs sur la planète qui peuvent avoir ce type d’exigences là.

C’est une icône à l’échelle mondiale. Il y a Taylor Swift, dans un tout autre univers, et il y a Lionel Messi.

Selon des sources médiatiques, puisque la MLS et Apple TV protègent jalousement leurs données, le service de diffusion a vendu un million d’abonnements à environ 20 $ par mois à l’annonce de la signature de Messi avec Miami. L’équipementier Adidas, pour sa part, a dû imprimer quelque 500 000 chandails roses du no 10 argentin.

On l’a vu ici, c’est toujours bouillonnant chaque fois qu’il y a des vedettes, indique Arcadio Marcuzzi. Lorsque des joueurs arrivent ici, beaucoup de jeunes, beaucoup de gens du pays d’où sont originaires ces joueurs-là viennent communier autour de ça. C’est très rassembleur. C’est magnifique à voir. Messi va amener ça à un autre niveau.

Au moment de publier ces lignes, quelques centaines de billets à peine, dont les prix varient de 400 $ à 1500 $, étaient toujours en vente.

(Avec les informations de Michel Chabot)