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Ramer à travers un océan, pour les océans

Quatre rameuses vont traverser l'Atlantique

Les quatre rameuses

Photo : Lindsey Hawkins Stigleman

Quatre scientifiques se sont donné comme mission de traverser l’Atlantique à la rame afin d’amasser des fonds pour développer la recherche dans le domaine environnemental.

Dans leur quotidien, les quatre biologistes marines constatent les répercussions de la surpêche, les problèmes avec l'aquaculture et l'impact des changements climatiques.

La Québécoise Chantal Bégin a expliqué à Radio-Canada Sports pourquoi elle s'est inscrite avec trois de ses collègues dans cette incroyable et dangereuse aventure.

Nous avons vu de nos propres yeux l’urgence avec laquelle un changement positif est nécessaire, dit Chantal Bégin d'entrée.

Les quatre rameuses, deux Québécoises et deux Américaines, se sont inscrites à la World’s Toughest Row, une traversée de l’océan Atlantique. Plus d’un mois à ramer pour parcourir presque 5000 kilomètres. Elles devront effectuer 1,5 million de coups de rame. Comment se préparer à une telle expédition?

Vous avez vu?

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Plusieurs personnes de dos, les mains en l'air, célèbrent un jeu de football à la télévision.

Tout d’abord, il a fallu apprendre à ramer, car il va falloir ramer 12 heures par jour. Si chacune de nous est sportive, aucune ne connaissait les rudiments de la rame. L’un de nos commanditaires a mis à notre disposition une spécialiste. Cela fait plus d’un an que nous travaillons avec elle. De plus, nous faisons beaucoup de musculation.

Deux rameuses et leur embarcation.

L'embarcation pour traverser l'atlantique

Photo : Salty Sccience

La préparation physique est une chose, mais cohabiter à quatre sur une embarcation demande également une préparation mentale.

Nous travaillons avec une spécialiste d’événements sportifs de longue durée. Elle nous prépare à différents scénarios. On travaille en équipe sur comment réagir dans une situation d’urgence, mais il y a aussi tous les imprévus, les situations extrêmes qu’il faut savoir gérer. Qui fait quoi? Comment prend-on telle ou telle décision? L’avantage d’être à quatre, c’est la répartition des tâches, l’entraide en cas de blessures, mais c’est aussi partager quatre personnalités qui vont devoir vivre ensemble durant presque deux mois.

Se retrouver seul sur l’océan est souvent un moment de méditation pour le marin, mais pas seulement. La navigatrice québécoise Mylène Paquette, qui conseille les participantes, en sait quelque chose. Il y a 10 ans, elle est devenue la première personne du continent américain à traverser l’Atlantique Nord à la rame et en solitaire. Pendant 129 jours, elle a subi 10 chavirages et a affronté des vagues de plus de 12 mètres. L'océan Atlantique, c’est aussi des conteneurs à la dérive, des immenses cargos. L'équipe est consciente des dangers. Mais ce que redoute le plus Chantal Bégin, ce sont les imprévus.

Les quatre rameuses dans leur bateau

L'équipage à l'entraînement

Photo : Lindsey Hawkins Stigleman

Nous sommes quatre scientifiques. Et donc, nous avons essayé de prévoir le maximum de choses. Sur la durée de la traversée par exemple. On a étudié les différentes courses passées et calculé les temps de chacune des courses en fonction de chacune des météos différentes selon les années. Mais on ne peut pas tout prévoir. Lors d’une course, il y a un espadon qui a perforé la coque d’une embarcation et il a fallu colmater dans l’urgence. Pour les gros cargos, on a des alarmes sophistiquées qui vont nous avertir, mais aussi les avertir de notre présence. Mais là encore, il peut y avoir des imprévus.

Le sommeil, le plus difficile à gérer

Le manque de sommeil est souvent le principal responsable des accidents et des erreurs. La perte de jugements peut mener à des catastrophes. Des conflits peuvent naître aussi dans l’équipe. La scientifique québécoise en a parlé avec Mylène Paquette, qui lui a prodigué quelques conseils.

L’avantage que l’on a, c’est que nous sommes quatre. On peut donc vérifier nos décisions, car avec le manque de sommeil, cela altère la réflexion. À quatre, c’est plus facile de trouver la bonne solution. Mylène m’a aussi confié que dans les moments difficiles, il est important de trouver du réconfort. Cela peut être des chocolats, des bonbons au caramel. Toutes sortes de choses qui sortent du quotidien et qui deviennent des récompenses

Elles se tiennent par l'épaule et sourit.

Quatre rameuses

Photo : Lindsey Hawkins Stigleman

Une course, mais aussi une levée de fonds

Les quatre rameuses sont toutes biologistes marines. Chacune, à son niveau, connaît la dure réalité des problèmes environnementaux des océans. C’est pourquoi elles veulent amasser un demi-million de dollars américains pour aider la recherche, fournir des bourses à des étudiants et développer de nouveaux champs d’expertise. La conservation des milieux marins est au cœur de leur travail quotidien. Elles ont déjà récolté 200 000 $.

Le départ se fera le 12 décembre des îles Canaries sur les côtes espagnoles. Le groupe prévoit une traversée de six à huit semaines avec une arrivée prévue à Antigua, dans les Caraïbes. Cela veut dire que les quatre rameuses passeront Noël et le jour de l’An au milieu de l'océan. Chacune apportera certaines gâteries secrètes pour les événements spéciaux, pour célébrer chaque semaine de course, un anniversaire ou bien des fêtes.

Questionnée sur la présence de champagne à bord, la navigatrice a préféré rester muette, mais son sourire en disait long.

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