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Des policiers à pied dans le centre-ville de Sherbrooke pour aider les gens vulnérables

Un panier d'épicerie sur le bord du trottoir. Il est rempli de sacs et d'effets personnels appartenant à une personne sans abri.

La population de personnes itinérantes a beaucoup augmenté dans les dernières années, selon les policiers.

Photo : Getty Images / MSPhotographic

Radio-Canada

L'Estrie fait partie des régions où le nombre de personnes en situation d'itinérance a le plus augmenté depuis 2021, selon des nombres avancés par l'Association des directeurs de police du Québec jeudi. La Ville de Sherbrooke et son Service de police ont mis en place plusieurs projets pour faire face à cette réalité.

Selon les données présentées jeudi, l'Estrie a enregistré une hausse de plus de 100 % du nombre de personnes en situation d'itinérance en trois ans. Les deux autres régions qui arrivent en tête de liste sont la Montérégie et l'Outaouais. Les interventions du Service de police de Sherbrooke (SPS) auprès de cette clientèle vulnérable ont augmenté de façon considérable au cours des dernières années. 

Parmi les nouvelles actions mises en place pour mieux intervenir, des policiers patrouillent maintenant à pied dans le centre-ville de Sherbrooke. Cet été, ils seront à vélo. Leur groupe est composé de trois agents membres de l'Équipe mobile d'intervention psychosociale (EMIP).

Déjà, les résultats sont encourageants. 

Une journée typique, c’est autant qu’on va répondre aux appels... S’il y a des appels d’itinérants dans des portiques, mettons, des halls d’entrée, on va aller répondre à ces appels-là le matin surtout. Il y a la visite des commerces, on marche au centre-ville, on a des campements à aller visiter aussi. On revoit nos usagers, on s’assure qu’ils vont bien, explique l’agente Nathalie Lapierre, qui fait partie de l’EMIP.

Des fois, ce sont des petites graines qu’on sème à tous les quelques jours. À un moment donné, on prend [une personne] dans une bonne journée, et elle accepte d’aller voir soit son psychiatre ou l’équipe du CLSC, ajoute-t-elle. 

Comparativement aux patrouilleurs, les agents de l’EMIP ont plus le temps de répondre, de les écouter, d’être à l’écoute de leurs besoins, renchérit le sergent Stéphane Côté, qui fait aussi partie de l’équipe. 

C’est le lien de confiance qui est important de créer avec eux. Ils font deux fois par semaine le tour des campements avec tous les services de la Ville : pompiers, travaux publics et toutes les autres ressources. On travaille en complément.

Une citation de Pierre Marchand, directeur du SPS

Lorsqu’ils sont arrivés dans un abri de fortune d’un itinérant, il avait chauffé toute la nuit au propane et il s’était intoxiqué. Les policiers ont pu le sauver pour l’amener vers les ressources adéquates, ajoute le directeur en guise d’exemple. 

Manque de logements préoccupant 

Le manque d'accès au logement demeure un énorme enjeu dans la région. Les endroits qui accueillent les personnes en situation de crise ont été très occupés depuis la pandémie. Le milieu communautaire et le réseau de la santé tentent de les désengorger, mais il manque d'immeubles adaptés aux personnes qu'on veut sortir des services d'urgence. 

Des projets sont en développement, mais prennent du temps avant d’ouvrir leurs portes. Souvent, les programmes de financement manquent de flexibilité, selon des intervenants qui travaillent dans le milieu de l'itinérance. Ils croient tout de même que les choses sont en train de bouger. 

Je pense que combattre le "pas dans ma cour", ça va être un enjeu. Dans les prochaines années, même, je dirais que ça va être un des enjeux prioritaires parce que présentement, je pense qu’il y a de plus en plus de personnes qui se rendent compte que si on veut voir ce genre de projet lever, ça se peut que ça doive être proche de chez eux, et ils ne sont pas toujours d’accord avec ça. Je pense que le niveau de sensibilisation de la population va être important, souligne le coordonnateur de la Table itinérance de Sherbrooke, Gabriel Pallota. 

Mais ça va être important aussi dans les deux sens. Ça va être de s’assurer qu’on ne mette pas ces projets-là dans n’importe quel endroit, et que ce soit quand même bien coordonné avec les services, continue-t-il. 

La Ville de Sherbrooke a par ailleurs dévoilé jeudi un bilan de son premier Plan d'action sur l'itinérance. Il a été question des haltes-chaleur qui étaient ouvertes sept jours sur sept pendant l'hiver, ce qui a été concluant. Selon le bilan, la collaboration entre tous les intervenants, tant du monde municipal, communautaire que policier, semble par ailleurs assez bonne. 

Avec les informations de Marie-Hélène Rousseau

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