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Rare incursion dans la tour de contrôle de l’aéroport de Yellowknife, aux T.N.-O.

Le public a rarement accès à une tour de contrôle de la circulation aérienne, où des spécialistes veillent à la sécurité des vols et des passagers.

Tour de contrôle, le 25 avril 2024, à Yellowknife, aux Territoires du Nord-Ouest.

La tour de contrôle de circulation aérienne de Yellowknife, le 25 avril 2024.

Photo : Radio-Canada / Julie Plourde

Malgré tout le poids qu’ils portent sur leurs épaules pour mener à bien leurs tâches, le travail des contrôleurs de la circulation aérienne et des spécialités de l’information de vol est méconnu. À Yellowknife, aux Territoires du Nord-Ouest, ces experts ont joué un rôle déterminant, lors des évacuations de l’été 2023.

Adam Plooy n’était à Yellowknife que depuis quelques mois à titre de contrôleur de la circulation aérienne quand les feux de forêt se sont rapprochés de la ville, forçant l'évacuation de plus de 20 000 résidents.

Une bonne partie des évacuations ont eu lieu par avion.

Les semaines précédentes n'avaient pas été de tout repos non plus. Le ciel était plein d'avions-citernes et d'hélicoptères.

C’était extrêmement chaotique. [...] Ça a énormément ajouté à notre charge de travail, se remémore celui qui a commencé sa carrière à Yellowknife.

Adam Plooy avec casque et micro, devant une fenêtre, le 25 avril 2024, à Yellowknife.

Adam Plooy a commencé sa carrière de contrôleur de la circulation aérienne à Yellowknife, il y a un peu plus d'un an. Nav Canada offre la formation rémunérée en salle de classe d'une durée d'environ 6 mois, suivi d'une formation en milieu de travail.

Photo : Radio-Canada / Julie Plourde

Et durant l’évacuation, il est resté en contrôle, malgré les circonstances.

Il y avait des avions stationnés partout, dans des endroits où je n’avais jamais vu d’avion là, avant. [...] Et pendant ce temps, les pompiers travaillaient très fort pour maîtriser le feu, alors c’était un peu désordonné, raconte-t-il.

C’est à ce moment-là qu’on a dû faire de notre mieux et je pense qu’on a fait du bon travail afin de permettre que tout le monde puisse sortir rapidement.

Une citation de Adam Plooy, contrôleur de la circulation aérienne

Au dernier étage de la tour de contrôle de l'aéroport de Yellowknife, la seule des Territoires du Nord-Ouest, les contrôleurs travaillent en équipe de deux.

Casque d’écoute vissé sur la tête, Adam Plooy est entièrement absorbé par sa tâche : surveiller une multitude d’écrans, garder l'œil sur les deux pistes de l’aéroport et communiquer avec l’équipage des vols en partance ou à destination de la capitale ténoise.

Vue sur l'aéroport et une piste, le 24 avril 2024, à Yellowknife.

Les contrôleurs de la circulation aérienne observent en tout temps l'espace aérien et les deux pistes de l'aéroport de Yellowknife. C'est seulement dans la capitale ténoise que l'on retrouve une tour de contrôle du trafic aérien aux Territoires du Nord-Ouest.

Photo : Radio-Canada / Julie Plourde

L'essentiel de son travail consiste à fournir les instructions à l’équipage afin de garantir la sécurité de l’appareil tout au long du vol, et d’assurer la séparation entre les appareils dans les airs.

À Yellowknife, sept contrôleurs se partagent la tâche, de 7 h à 22 h. En dehors de ces heures, ce sont les spécialistes de l’information de vol qui prennent le relais, en plus de fournir des services durant les heures d’opération de la tour.

Un peu météorologue, un peu contrôleur

Les spécialistes de l’information de vol travaillent à l'étage en dessous de l’espace réservé aux contrôleurs. Ils ont aussi une vue panoramique de l’aéroport et des pistes.

Toutes les heures, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, ils enregistrent un bulletin météo à l’intention des pilotes et d’Environnement Canada.

Toit sur lequel on retrouve des compartiments et différentes antennes, le 25 avril 2024, à Yellowknife.

Les spécialistes de l'information de vol diffusent un bulletin météorologique toutes les heures grâce à des données prélevées à l'aide de différents appareils. Cette information est cruciale pour permettre des décollages et des atterrissages en toute sécurité.

Photo : AFP / Julie Plourde

La météo est vraiment un élément majeur dans l'aviation. Pour nous autres, notre travail, c'est vraiment de toujours vérifier ce qui se passe, la hauteur des nuages, la vitesse du vent, la température, raconte Vincent Desjardins.

Puisque la transmission de données météorologiques est au cœur de ses responsabilités, la présence de la fumée des feux de forêt, l’été dernier, ne lui a pas rendu la tâche facile.

La fumée était vraiment un élément qu'on ne pouvait pas éviter. Il fallait la rapporter parce que ça baissait la vision à l'aéroport. Les gens qui étaient à l'aéroport ne le voyaient pas de loin.

Une citation de Vincent Desjardins, spécialiste de l’information de vol

Ces éléments ont fait monter la pression d’un cran, mais pour faire ce métier, il faut être capable d’en prendre, estime celui qui fait ce métier depuis presque six ans.

Ça prend une personne qui est organisée [...] capable de suivre les règlements. [...] Il faut être à l'aise avec l'autorité. Ça prend des gens qui sont capables d'accepter la pression puis de réagir vite à des événements, poursuit celui qui a travaillé en aménagement paysager et en service à la clientèle avant de découvrir qu’il avait le bon profil pour l’emploi.

Vincent Desjardins dans une tour de contrôle, le 25 avril 2024.

Vincent Desjardins a complété sa formation de spécialiste de l'information de vol à Montréal avant de s'installer à Yellowknife, il y a environ six ans.

Photo : Radio-Canada / Julie Plourde

Et il n’hésite pas à dire qu’il aime vraiment l’aviation.

Des travailleurs de l’ombre

Adam Plooy ressent toujours un grand sentiment de fierté en repensant à l’été 2023.

Je suis vraiment fier de voir comment on a travaillé ensemble, pas seulement comme unité de contrôle aérien, mais comme communauté de l’aviation, dit celui qui est originaire d’Edmonton, en Alberta.

Son collègue Vincent Desjardins ne pense pas que les gens choisissent ce métier pour obtenir de la reconnaissance, mais le Québécois d’origine ressent de la satisfaction en rentrant chez lui après le travail.

On sait que notre travail a un impact direct, même si dans la société, on ne parle à peu près jamais de nous. On est vraiment dans l'ombre. Mais il y a quand même une certaine fierté à faire ce qu'on fait, car on contribue à la sécurité aérienne.

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