Un cortège funèbre traverse Sherbrooke à la mémoire des travailleurs qui ont perdu la vie 

Un cortège funèbre commémoratif a défilé dans les rues de Sherbrooke vendredi à la mémoire des travailleurs qui ont perdu la vie. Dimanche, le 28 avril, une journée internationale de deuil leur est dédiée. 

Ce sont 13 personnes qui ont perdu la vie à la suite d’un accident ou d’une maladie professionnelle au cours de la dernière année dans la région, et 210 au Québec. Les gens présents à la cérémonie, principalement des représentants d’organismes et de centrales syndicales, souhaitent que leur mort ne passe pas inaperçue. 

Le cortège funèbre a quitté les bureaux de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), sur la rue King Ouest, pour se rendre jusqu’à la coopérative funéraire de l’Estrie, où un monument est érigé à la mémoire de ces victimes. Treize croix avec des rubans noirs ont été installées pour l'occasion. 

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Domaine de la construction

C'est dans le domaine de la construction que les accidents sont les plus nombreux. 

Un couple qui a perdu son fils de 26 ans il y a trois ans faisait partie des participants. Le jeune homme travaillait comme arpenteur sur un chantier d'Hydro-Québec, et a été écrasé par une pelle mécanique. Ses parents sont toujours anéantis, d'autant plus que l'accident aurait pu être évité, affirment-ils. 

La prévention représente justement un aspect très important, ont répété les intervenants présents vendredi. 

Je fais un appel à tous, autant employeurs qu’employés. Il est grand temps qu’on travaille main dans la main pour essayer de faire de la prévention non pas quelque chose qui est difficile et qui est coûteux, mais juste une responsabilité que chacun a à avoir pour prévenir les accidents et éviter les accidents de travail, a martelé le responsable de la Vigile en santé et sécurité au travail de l'Estrie, Patrick Morin.

Encore cette année, en Estrie, on a perdu 13 travailleurs et travailleuses qui ont perdu la vie en essayant de la gagner. 

Cette année, une attention particulière a par ailleurs été portée aux travailleurs migrants temporaires. Aucun travailleur étranger temporaire n'a perdu la vie au cours de l'année en Estrie dans le cadre de son travail, mais c'est déjà arrivé. Le coordonnateur du volet des travailleurs étrangers temporaires pour Actions interculturelles, Jasmin Chabot, était d’ailleurs présent au rassemblement.

Je me souviens même d’un employeur qui est décédé avec son travailleur quand il a essayé de le sauver dans un silo avec des gaz. C’est quelque chose qui ne touche pas juste les travailleurs étrangers temporaires, ça touche tout le monde. D’avoir en tête la prévention des accidents, et de s’assurer que les installations et les consignes de sécurité sont bien comprises, c’est super important pour tout le monde, souligne-t-il.

Le nerf de la guerre, c’est dans la prévention, dans la sensibilisation. Pour nous, d’être le plus possible présents sur le terrain pour rejoindre les travailleurs. La CNESST envisage aussi des brigades de sensibilisation auprès des travailleurs et des mesures obligatoires pour les entreprises, ajoute-t-il.

En Estrie, une proportion importante des morts est par ailleurs souvent attribuable à des maladies professionnelles, comme l'amiantose. 

Avec les informations de Marie-Hélène Rousseau