Lili, un chien d’assistance pour aider les enfants victimes d’abus
Le reportage d'Anne-Sophie Roy.
Photo : Radio-Canada / Anne-Sophie Roy
Des enfants victimes d’abus sexuels, physiques ou de négligence grave peuvent maintenant compter sur la présence d’un chien d'assistance judiciaire dans l’équipe des Services intégrés en abus et maltraitance (SIAM), à Québec.
Depuis septembre dernier, 35 enfants ont réalisé une entrevue vidéo en compagnie de Lili, un labrador de deux ans et demi qui aide les jeunes victimes à se calmer, à se sentir en sécurité et à exprimer des mots plus difficiles lors de ces entretiens présentés comme preuves à la cour.
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Pour le moment, le SIAM produit plus de 500 vidéos par an et espère que Lili puisse contribuer à l’enregistrement de 200 entretiens filmés avec des enfants âgés jusqu’à 17 ans.
La sergente-détective Marie-Claude Castonguay œuvre dans le domaine policier depuis 27 ans.
Photo : Radio-Canada / Anne-Sophie Roy
Lorsque les enfants flattent Lili, les choses plus difficiles à dire deviennent plus faciles. Le chien rend le processus judiciaire moins lourd et permet à l’enfant d’être plus calme pendant l’entrevue pour lui permettre de divulguer des événements vécus
, explique Marie-Claude Castonguay, sergente-détective au Service de police de la Ville de Québec (SVPQ) et responsable de Lili.
Jusqu’à présent, le projet a fait ses preuves auprès des enfants. Après les entrevues, les enfants se souviennent de Lili, pas qu’ils ont rencontré un enquêteur
, soutient Josée Lachance, travailleuse sociale au CISSS Chaudière-Appalaches.
Quand on a besoin de faire revenir les enfants au SIAM, ils vont souvent nous demander : ''Est-ce que je pourrai revoir Lili? Est-ce qu’elle sera là avec nous?''
Lili est un labrador âgé de 2 ans et demi entraînée pour assister des enfants.
Photo : Radio-Canada / Anne-Sophie Roy
Un projet innovant
Chaque entrevue vidéo réalisée en compagnie de Lili sera évaluée par l’équipe de recherche du SIAM, pour être en mesure de documenter le processus d’assistance et de développer la pratique au Québec.
Ce qui est novateur, c’est que Lili est à temps plein au SIAM et elle pourra travailler avec l’ensemble des services de police et faire un grand volume d’entrevues vidéo
, se réjouit Paule Vachon, coordonnatrice du SIAM.
Paule Vachon est coordonnatrice des Services intégrés en abus et maltraitance (SIAM).
Photo : Radio-Canada / Anne-Sophie Roy
L’assistance de Lili est également une manière de faciliter la divulgation d’abus tout en évitant qu’un enfant se sente inconfortable à travers le processus judiciaire.
Grâce à Lili, l’enfant peut parler plus longtemps et rester en entrevue plus longtemps pour nous permettre d’avoir plus d’informations
, précise Nancy Gosselin, sergente-détective au Service de police de la Ville de Lévis en abus physiques et sexuels.
Pendant l'entrevue filmée, des intervenants en protection de la jeunesse assistent à l'entretien en régie.
Photo : Radio-Canada / Anne-Sophie Roy
Dans un deuxième temps, il est prévu que Lili accompagne les enfants pendant leur témoignage à la cour pour leur permettre de se détendre pendant cette étape stressante.
Le SIAM traite plus de 1900 situations par année sur les territoires de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches et rejoint 245 professionnels dans 11 organisations, dont le CIUSSS de la Capitale-Nationale, le CISSS de Chaudière-Appalaches et les services de police des villes de Québec et Lévis.
Le projet de chien d’assistance judiciaire du SIAM, quant à lui, a été développé en collaboration entre le SIAM, le SPVQ, le SPVL et la Fondation Mira.