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Les fermetures de RPA se poursuivent, des propriétaires « épuisés »

Une pancarte pour une résidence pour aîné.

La fermeture de la résidence Marquis en Montérégie s'ajoute aux 500 autres fermetures de RPA depuis 5 ans.

Photo : Ivanoh Demers

Le mouvement de fermeture de résidences privées pour aînés (RPA) se poursuit au Québec.

Selon les informations obtenues par Radio-Canada, employés et résidents de la Résidence Marquis au sud de Montréal ont été informés, il y a deux semaines, de la décision des propriétaires de cesser leurs activités ces prochains mois.

C’est avec une profonde tristesse que la résidence se voit contrainte de mettre fin à l’ensemble de ses services et de fermer ses portes avant de se retrouver dans l’incapacité de respecter les critères et les normes du règlement sur la certification des RPA, a indiqué la direction de la résidence dans une lettre remise à tous.

Jointe au téléphone, l’une des gestionnaires, Kathy Landry, explique que l’équipe n’arrivait plus à joindre les deux bouts.

On a atteint le fond, on n’est plus capable de garder la résidence en exploitation. Il y avait une hémorragie. C’est un cauchemar éveillé, une catastrophe. On est épuisé.

Une citation de Kathy Landry, gestionnaire Résidence Marquis

L’ensemble immobilier, construit dans les années 1950, était la seule RPA de la municipalité à Coteau-du-Lac en Montérégie.

Leurs propriétaires exploitaient le site depuis neuf ans, et 17 employés y travaillaient.

Vue extérieure d'une résidence pour aînés.

Ouvert en 1994, la Résidence Marquis pouvait accueillir jusqu'à 55 résidents.

Photo : Ivanoh Demers

Malheureusement, avec l'inflation et le manque de main-d'œuvre, c’était devenu impossible. Le modèle d’affaires ne marche plus, affirme Mme Landry.

Cette dernière souligne également qu’il y avait une incertitude liée au soutien financier du gouvernement. Il faut savoir que la prime de 4 $ l’heure [pour le personnel] durant la pandémie doit être retirée le 31 mars 2024. Impossible d’arriver si on doit l’assumer.

Selon elle, on ne pouvait augmenter la facturation de 25 %...

Kathy Landry et son conjoint, Martin Marquis, sont également propriétaires de deux garderies de 80 places chacune à Salaberry-de-Valleyfield, à moins de 20 minutes de la RPA.

Comme le reconnaît Mme Landry, la résidence pour aînés, cela a été un projet parallèle pour nous [...], mais là, on a refusé de se rendre malade.

Depuis cinq ans, plus de 500 RPA ont fermé leurs portes au Québec, à tel point que les ouvertures d’unités ne comblent plus les fermetures depuis un an.

40 aînés à déménager

Au registre provincial des RPA, la Résidence Marquis est enregistrée comme un établissement de catégorie 3 pour des résidents semi-autonomes. On y trouve des services d’assistance personnelle, d’aide domestique, de repas et de loisirs. Le site dispose des fameux gicleurs.

La plupart des résidents ont plus de 75 ans.

Au CISSS Montérégie-Ouest, on se dit mobilisé pour évaluer les résidents afin de les aider à sélectionner le milieu de vie le mieux adapté à leurs besoins. Quarante doivent déménager.

La façade d'un bâtiment.

Les propriétaires de la RPA exploitent également deux garderies en Montérégie.

Photo : Ivanoh Demers

Une porte-parole du CISSS précise que le programme de 200 millions de dollars de Québec ne pourra pas aider une RPA comme la Résidence Marquis puisque ce programme vise les RPA de 30 unités de logement et moins offrant des soins et que la RPA le Marquis est une résidence de 53 logements.

En principe, la résidence doit offrir un délai jusqu’à neuf mois avant de fermer, mais on leur demande si possible de voir leurs options le plus rapidement possible, espère Mme Landry.

On va possiblement vendre à des gens intéressés à en faire une ressource intermédiaire en santé mentale.

Une citation de Kathy Landry, gestionnaire de la Résidence Marquis

Un crédit d’impôt de 343 millions $

Au Regroupement québécois des résidences pour aînés (RQRA), le directeur des affaires gouvernementales, Hans Brouillette, suggère à Québec de remplacer le soutien salarial de 4 $ l’heure par un crédit d’impôt remboursable sur les salaires versés au personnel soignant.

Nous, on demande plutôt un crédit d’impôt sur la masse salariale de 37,5 %, un peu comme dans le jeu vidéo, évalué à 343 millions de dollars, dit-il.

Le ministre des Finances Eric Girard doit présenter son budget le 12 mars.

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