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Sortir de l’itinérance « une étape à la fois »

Claire et Jessica sortent graduellement d’une situation d’itinérance grâce au soutien qu'elles reçoivent. Radio-Canada a suivi leurs parcours.

Une femme sur son balcon.

Claire Blanchard occupe un logement depuis les fêtes après des mois d'itinérance à dormir sous la tente dans un parc de Joliette.

Photo : Ivanoh Demers

Lorsqu’elle a ouvert ses portes en 2023, la maison d’hébergement Pavillon pour Elle, dans Lanaudière, répondait à un besoin exprimé depuis plusieurs années.

Ça se parlait depuis 2017 comme quoi il y avait un manque de services pour les femmes, raconte la coordonnatrice du Pavillon pour Elle de l’Auberge du cœur Roland-Gauvreau, Josiane Desaulniers Mainguy.

C’est ouvert 24/7, il y a de l’encadrement, de l’accompagnement pour toutes les démarches [...] pour donner tout ce qu’il faut aux femmes pour repartir.

Une citation de Josiane Desaulniers Mainguy, du Pavillon pour Elle

Ce lieu de transition ne pouvait pas mieux tomber pour Claire Blanchard, qui traversait une période d’itinérance depuis quelques mois.

En septembre, en pleine crise du logement, nous avions rencontré Claire dans un campement improvisé dans un parc de Joliette, au milieu de quelques tentes et de compagnons d'infortune.

Une personne dans une tente.

Claire Blanchard campait dans un parc de Joliette en septembre 2023.

Photo : Radio-Canada / Patrick André Perron

Or, dans les jours suivant notre reportage, Claire s’est vu offrir un hébergement d’urgence à Joliette, puis une prise en charge au Pavillon pour Elle, à Saint-Charles-Borromée.

En quelques semaines, elle a retrouvé des repères.

On avait des réunions avec des intervenantes. [...] Une fois par jour, je faisais une tâche, une fois par semaine un gros ménage et un repas par semaine pour les autres, raconte-t-elle.

Le reportage de Davide Gentile

Lors de notre passage, Claire emménageait dans un appartement grâce à une aide financière de Québec et au soutien d’un intervenant du CISSS de Lanaudière.

C'est toujours très gratifiant de voir que les gens reprennent leur autonomie et sont heureux de vivre dans un logement, témoigne Maxime Jalbert, agent de relations humaines au CISSS de Lanaudière. Il faut constamment susciter l'espoir pour les gens qu’on accompagne pour qu’on finisse par avoir un succès comme aujourd’hui, ajoute-t-il.

Deux personnes aménagent une chambre.

Maxime Jalbert, agent de relations humaines au CISSS de Lanaudière, accompagne Claire dans ses démarches pour trouver un appartement et ses rendez-vous médicaux.

Photo : Ivanoh Demers

Une présence d’autant plus importante pour Claire, qui a appris de mauvaises nouvelles lors d’un récent bilan de santé.

Je vais tout faire pour me battre contre le cancer, affirme celle qui est aujourd’hui dans la cinquantaine. Les travailleurs de rue [et les intervenantes] sont importants, ils m’ont aidée à m’en sortir, à ne pas me décourager.

Le Pavillon pour Elle pour repartir sur des bases solides

Au Pavillon pour Elle, les générations et les destins se côtoient.

Jessica Thérien, début trentaine, profite de son passage pour repartir du bon pied après des mois de rechute et de dépannage chez des amies.

Une femme dans un salon.

Jessica Thérien est hébergée au Pavillon pour Elle dans Lanaudière.

Photo : Radio-Canada

Je suis en mode survie depuis quelque temps, [...] mais ici ils nous montrent qu’on est autre chose que des personnes dans la rue ou des personnes qui ont des difficultés dans leur vie personnelle et professionnelle, témoigne-t-elle.

Mère monoparentale, Jessica étudie en vue d'obtenir un certificat en toxicomanie à l’université. Elle souhaite obtenir une aide financière au logement pour retourner en appartement.

Depuis juin, on a eu 101 demandes de femmes, on a pu en accueillir 21 et, malheureusement, on en a laissé 80 à la rue parce qu'on n'a pas assez de places. C’est déchirant, affirme la coordonnatrice Josiane Desaulniers Mainguy.

Le défi est tout aussi important pour Stéphane Arsenault, de la Société de logements populaires de Lanaudière.

Depuis le début de la médiatisation de la crise [du logement], nos listes d’attente ont grimpé de 30 %, constate le coordonnateur de la Société.

L’OBNL gère un parc de 139 unités de logement et garde le cap grâce à l’acquisition d’immeubles un peu délaissés.

L’itinérance au féminin en hausse

La crise du logement entraîne un effet domino qui se fait sentir auprès des sans-abris partout au Québec.

Comme l’a dévoilé le dernier dénombrement des personnes en situation d’itinérance diffusé en septembre 2023, le nombre de sans-abris visibles dans les rues du Québec a presque doublé entre 2018 et 2022 pour atteindre 10 000.

L'itinérance est de plus en plus féminine : la proportion de femmes en situation d’itinérance est passée de 25 % en 2018 à 29 % en 2022.

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