Un jeune homme grimpant sur une palette en bois avec un sac à couchage et un tapis.

Pourquoi des gens dorment dans des tentes près de leur université?

Publié le 1 mai 2024

Un texte de Guillaume Lepage

Depuis samedi, une centaine de personnes ont planté leurs tentes sur le campus de l’Université McGill, à Montréal. Ce campement est une sorte de manifestation pour attirer l’attention du public et des médias sur la cause qu’ils défendent.

Quelle est cette cause?

Les manifestants veulent montrer leur soutien au peuple palestinien et protester contre Israël. Ce pays mène présentement une guerre à Gaza, un territoire palestinien où se joue une catastrophe humanitaire, dont un risque imminent de famine.

Israël dit bombarder ce territoire pour en éliminer le Hamas, un mouvement politique et militaire qui contrôle Gaza depuis des années et qui est considéré comme terroriste. Mais pour les campeurs – comme pour beaucoup d’autres – Israël est en train de commettre un génocide, c'est-à-dire qu'il détruit complètement le peuple palestinien.

Les campeurs exigent que l’Université McGill coupe tout lien avec Israël, que ce soit financier ou académique. Une demande qui n’a pas eu de suite pour l’instant. Du côté des manifestants, pas question de bouger avant d’avoir obtenu gain de cause.

Ce campement est-il illégal?

Oui, d’après l’Université McGill, bien que ce soit un terrain privé ouvert à tout le monde. La direction a demandé à la police mardi de démanteler le campement. Elle soutient aussi qu’elle a essayé de s’entendre avec les manifestants pour qu’ils quittent progressivement les lieux, mais ça n’a pas fonctionné.

Des manifestants au milieu de tentes.

Des manifestants de plusieurs universités montréalaises ont rejoint le campement à McGill.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Autre chose que tu dois savoir : deux étudiants ont demandé à la justice d’interdire le campement parce qu’ils jugent que ça crée un environnement violent et dangereux sur le campus de l'Université McGill. Mais cette demande a été rejetée par une juge, Chantal Masse.

Selon elle, le campus reste accessible aux étudiants qui doivent aller réviser ou passer un examen. Et tout se passe dans le calme jusqu'ici. Elle a aussi rappelé qu'on compte parmi les campeurs des étudiants de culture arabe et de confession juive.

Un mouvement généralisé

Ce campement n’est pas le seul à avoir poussé au pays. Des tentes se trouvent actuellement sur le campus de l’Université de la Colombie-Britannique, à Vancouver, et sur celui de l’Université d’Ottawa. Les campeurs occupent les lieux pour défendre la même cause qu’à Montréal.

Ces campements sont inspirés de ce qu’on voit depuis quelques semaines sur les campus d’universités aux États-Unis, dont à New York. D’autres ont vu le jour à Los Angeles, à Atlanta, à Boston ou encore à Chicago.

Des tentes devant un édifice patrimonial.

Des manifestants propalestiniens sur le campus de l'université Columbia le 26 avril 2024.

Photo : Getty Images / Spencer Platt

Dans le cas de plusieurs campements, la police est intervenue pour les démanteler à la demande de l’université. Ça a créé des tensions et parfois même des affrontements avec les manifestants, qui jugent que leur liberté d’expression n’est pas respectée.

Des policiers antiémeutes devant un groupe d'étudiants pendant une manifestation.

L'université du Texas à Austin a été le théâtre, mercredi, d'un face-à-face tendu entre des centaines d'étudiants pro-palestiniens et la police

Photo : Reuters / Jay Janner/USA Today Network

Avec des informations de Radio-Canada


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