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Démocratiser le surf

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Démocratiser le surf

Texte : Rebecca Martel Photos et vidéos : Jonathan Villeneuve

Publié le 9 mai 2024

Juniper Balch est encore en pyjama lorsqu’on arrive au petit chalet familial situé en bord de mer, à Seaforth, en Nouvelle-Écosse. C’est un samedi, tôt, il n’y a pas encore de vagues, et l’adolescente prend son temps pendant que sa mère nous offre du café.

Le petit bout de femme de 17 ans, plutôt timide, ne semble pas trop enthousiaste à l’idée de raconter sa vie.

Malgré son engagement à faire connaître le surf aux jeunes issus de la diversité, l’adolescente néo-écossaise ne réalise pas encore tout à fait que c’est sa présence dans l'océan qui en motive d’autres, dans sa province, mais aussi ailleurs au Canada, à y plonger.

Pour Juniper, le surf est devenu une échappatoire, un tremplin vers les autres quand les mots lui manquent. L’océan agit comme un refuge quand la vie sur terre est difficile à naviguer. Mais surfer peut également être une corvée quand on habite au bord de l’Atlantique et qu’il faut s’emmitoufler pour espérer attraper une vague.

Accéder aux vagues n’est pas toujours chose facile sur la côte est de la Nouvelle-Écosse. Photo : Radio-Canada / Jonathan Villeneuve

Amadouer l’eau
Amadouer l’eau

Pas facile de placer ses longs cheveux tressés sous la capuche de son wetsuit, cette imposante combinaison isothermique nécessaire pour surfer dans l’Atlantique, où l’eau de surface peut atteindre -2 °C en hiver et 24 °C en été. Puis, il faut aussi réussir à insérer les mains dans les mitaines, les pieds dans les bottes... Juniper et son père se taquinent et argumentent sur la meilleure technique pour enfiler le tout.

Toby Balch, qui a grandi en Nouvelle-Écosse, surfe depuis plus de 40 ans. C’est lui qui a initié sa fille hâtivement à ce sport.

Mon père dit que j’avais deux ans quand il m'a fait monter sur une planche de surf pour la première fois, raconte celle qui a représenté sa province aux Championnats canadiens de surf en 2022. Je ne m'en souviens pas vraiment, mais j’ai des souvenirs d'être dans l'eau et que mon père me soulève, pour sauter par-dessus les vagues.

Pourtant, on ne peut pas dire que Juniper était prédestinée à pratiquer ce sport puisqu’elle est née en Éthiopie, un pays enclavé d’Afrique centrale où l'eau est une denrée rare.

L’adoption internationale n’était pas non plus dans les plans de ses parents, Lisa Scott et Toby Balch. Le couple, qui avait déjà un fils, souhaitait élargir la famille, et l’adoption provinciale prenait plus de temps qu’ils l’auraient voulu.

On se questionnait sur l’adoption interraciale pour de nombreuses raisons , admet la mère de Juniper. À quoi ressemble ce parcours pour l'enfant d'une autre ethnie, être une enfant noire avec une famille blanche? On a réfléchi et on a décidé d'aller dans cette voie. Lisa Scott ajoute que sa cousine avait adopté une fillette en Éthiopie un an plus tôt, donc Juniper aurait une cousine qui partage ses origines.

En moins d’un an et demi, Juniper arrivait dans son nouveau chez-elle.

Elle est venue vers nous en pleurant, se rappelle Lisa Scott, la gorge nouée. Elle était belle, elle était toute petite, avec tellement de sagesse dans ses yeux. Mais elle était très troublée. J'étais la seule à pouvoir la tenir, au début, jusqu’à ce qu’elle s’attache à notre fils Oskar qui avait cinq ans!

Lisa se souvient également de la première nuit de Juniper à l’hôtel, en Éthiopie, avant le retour de la famille au Canada. Elle lui avait fait couler un bain et s’était rendu compte que la fillette avait eu très peu de contact avec l’eau.

La pauvre Juniper était juste terrifiée par cette baignoire, par l'eau et le bruit. Donc son frère est embarqué avec elle dans le bain, et c'est tout ce que ça a pris! Dès ce moment, elle est devenue plutôt excitée par l’eau. Il s’agissait d’une bonne nouvelle, ajoute Lisa, car Juniper allait désormais vivre à Dartmouth, qu’on surnomme la ville des lacs, et passer tous ses étés au chalet familial, les pieds dans l’Atlantique.

Juniper est tout sourire lors d’une journée ensoleillée à la plage de Seaforth en Nouvelle-Écosse. Photo : Radio-Canada / Jonathan Villeneuve

Montée fulgurante
Montée fulgurante

Son père, un accro au surf qui fait plus de six pieds, se rappelle comme si c’était hier les premiers moments avec sa fille dans l'eau.

Le meilleur souvenir que j'ai avec Juniper, c'est le surf en tandem, raconte Toby Balch en surveillant les vagues du coin de l'œil du haut du deuxième étage de leur chalet.

L’adolescente n’est pas aussi loquace que son papa quand il s’agit d’évoquer des souvenirs, cependant, quand vient le temps de décrire comment elle se sent sur une planche de surf, un sourire lui monte aux lèvres et elle n’hésite pas une seconde : ce qu’elle préfère, c’est l’adrénaline! Quand j'attrape une très bonne vague, je suis tellement excitée!

Le visage de Juniper s’illumine quand elle parle de surfer dans les eaux chaudes de la Barbade. C’est une des rares fois où elle a goûté à la liberté de surfer sans combinaison isothermique, entourée de gens qui ont sa couleur de peau. Photo : Gracieuseté/Alan Highton

« Même quand je ne fais pas beaucoup de manœuvres, si j'attrape la vague juste dans l'angle et que j’arrive à la surfer longtemps, c'est très cool pour moi. J'aime beaucoup ça. »

— Une citation de   Juniper Balch

Juniper est une enfant intéressante, elle est pleine d'énergie et nous avons réalisé très tôt qu'elle avait des difficultés d'apprentissage, confie sans détour son père. Ça n'a pas toujours aidé son estime d’elle. Mais quand il s'agit d’activités sportives, son visage s’illumine. Elle a toujours été comme ça.

En surf, pas besoin de lire à toute vitesse, sauf la prochaine vague, ni d’écrire des proses sans fautes; chaque sillon laissé sur une vague donne à l’adolescente le sentiment d’être extraordinaire.

Quand Juniper raconte son histoire, elle est gênée. Son trouble de l’attention rend certaines conversations décousues. Elle peut partir sur une lancée et s’arrêter brusquement, oubliant ce qu’elle allait dire. Le stress de s’exprimer la paralyse, parfois. Pourtant, elle trouve toujours les mots pour répondre du tac au tac à son père.

Les complices du surf se taquinent sur la terre comme dans la mer, des vagues plein les yeux.

Juniper qui marche sur la plage avec son père en tenant leurs planches de surf.
Toby Balch est conscient que ce ne sont pas tous les jeunes des communautés issues des minorités visibles qui peuvent se permettre de faire du surf. C’est pour cette raison qu’il encourage sa fille à donner de son temps pour partager sa passion avec d’autres. Photo : Radio-Canada / Jonathan Villeneuve

Contrairement à sa mère, qui a le cœur serré quand elle la voit dans les vagues, Juniper ne se questionne pas sur les dangers du sport : tant qu’elle surfe à la clarté du jour, elle n’a pas peur.

Parfois, j'ai l'impression que certaines vagues vont me tuer parce qu'elles sont énormes et je suis si petite, mais je suis encore en vie, souligne en souriant celle qui fait à peine 1,57 m (5 pi 2 po).

Le surf lui apporte une grande fierté, surtout depuis qu’elle a terminé quatrième lors des Championnats nationaux, en 2022, à Tofino, en Colombie-Britannique.

Ce n’est pas l’or, mais je suis quand même très fière de moi , affirme l’adolescente en montrant sa médaille de cuivre. Quand je suis partie [de Nouvelle-Écosse], les gens me disaient : ''Ramène-nous l’or!'' Je ressentais vraiment beaucoup de pression.

Les gens de la communauté voulaient l’encourager, mais toute cette attention l’a un peu ébranlée.

La surfeuse, habituée aux plus petites vagues de l’Océan Atlantique, s’est fait tabasser par les vagues plus imposantes de la côte ouest. Juniper a même eu besoin d'aide, à un moment, pour sortir de l'eau. Mais quand elle a su qu’elle était parmi les premières, elle n’a pas hésité à y retourner pour terminer la compétition et obtenir la quatrième place. Un souvenir qu’elle va toujours chérir.

Juniper avec sa planche sur le bord d'une plage en Nouvelle-Écosse.

Aline Carrier a suivi de près cette compétition. La Québéco-Sénégalaise installée sur l’île de Vancouver aime bien surfer, toutefois, elle ne s’était jamais sentie à sa place dans ce genre d'événement de haut niveau avant de voir, en ligne, l’annonce de la participation de Juniper.

C’est que la présence de la jeune surfeuse noire de la Nouvelle-Écosse avait créé tout un émoi! Plusieurs personnes influentes, dont la ministre fédérale de la Jeunesse Marci Ien et la députée provinciale de la circonscription de Darmouth-Sud Claudia Chender, avaient envoyé des messages d’encouragement à Juniper.

Quand j'ai vu [sur les réseaux sociaux] qu'elle allait participer, je me suis dit : ''J’ai ma place là aussi'', explique l’océanographe d’un ton déterminé.

Comme elle s’est inscrite un peu tard, Aline était remplaçante et elle n’a eu que peu de temps pour amasser des points. Si la compétition ne s’est pas très bien déroulée pour elle, voir Juniper remporter la médaille de cuivre l’a grandement inspirée.

Elle s’est vraiment battue jusqu’à la fin, les conditions n'étaient pas faciles cette journée-là, se rappelle la femme de 36 ans. Elle a mis beaucoup d’efforts (...) et c’était vraiment beau à voir.

Aline Carrier et Juniper.
Aline Carrier ne peut pas contenir sa joie en enlaçant Juniper après sa performance lors des Championnats nationaux, en 2022, à Tofino, en Colombie-Britannique. Photo : Gracieuseté/Jill Salter

« De voir des gens de couleur participer, ça encourage des gens de descendance africaine ou des Premières Nations à voir qu’ils ont aussi leur place dans le surf. Ce n’est pas juste un sport de Blancs! »

— Une citation de   Aline Carrier

L’océanographe raconte que le surf est un sport très territorial puisque les surfeurs locaux gardent jalousement le secret sur les meilleurs endroits où le pratiquer. Une jeune fille noire comme Juniper Balch qui se fraye un chemin jusqu’aux vagues démontre une grande force de caractère.

Juniper a, elle, une relation conflictuelle avec le fait d’être une des rares femmes noires qui pratique le surf le long de la côte atlantique canadienne.

Je suis la seule jeune Noire et ce serait bien d’en voir davantage, précise celle qui admet aussi apprécier le rôle de pionnière qu’elle joue dans sa province.

Après quelques heures à attendre les vagues, Toby Balch fait signe à Juniper qu’il est temps de faire une petite sortie en mer. Cette fois, ils vont surfer à quelques minutes à pied du chalet familial, un bâtiment en bardeaux de bois dont les murs intérieurs sont couverts d'œuvres d’art diverses et de photos de surf.

Ils se dirigent vers leur remise remplie de planches de surf. Juniper choisit presque toujours la même, et aujourd’hui elle offre même à son père de cirer sa planche, du jamais vu selon lui!

Puis, c’est le moment d’enfiler sa combinaison de surf la plus épaisse, fournie par son commanditaire Billabong. Parfois, c'est un peu difficile de vouloir aller à l'eau, surtout en hiver. Je déteste le froid, insiste Juniper en frissonnant.

Elle préfère de loin les vagues de la Barbade et même celles, plus imposantes, du Costa Rica. C’est là qu’elle a goûté la vraie liberté sur une planche. Une sensation qu’elle transmet maintenant aux jeunes de sa région.

Juniper et son père avancent tranquillement dans la mer à la recherche d’une bonne vague à surfer. Photo : Radio-Canada / Jonathan Villeneuve

Le surf un sport pour tout le monde
Le surf un sport pour tout le monde

Kye Clayton a rencontré Juniper en 2023, lors d’une journée de camp où elle enseignait aux jeunes des communautés afro-néo-écossaises provenant de la région de Preston et des logements sociaux du quartier de la place Uniacke, au centre-ville d’Halifax.

Le jeune homme de 22 ans, très dévoué, a grandi sans père, dans ce quartier construit il y a un peu plus de 60 ans pour accueillir les gens de la communauté noire d’Africville chassés de leurs maisons par la Ville qui ne voulait pas investir pour y installer l’eau courante et les égouts.

Plus de 400 personnes de descendance afro-américaine vivaient à Africville, un quartier adjacent à la ville d’Halifax, en 1840. À l'époque, ses habitants étaient principalement des pêcheurs, des commerçants et des fermiers.

En 1964, le conseil municipal d'Halifax a décidé de raser ce quartier, incluant son église, et de déplacer les résidents dans des logements sociaux fournis par la Ville.

Des excuses officielles pour la destruction d'Africville ont été présentées à la communauté par le maire d'Halifax en 2010. L'église a été reconstruite en 2012 et héberge depuis un musée, qui raconte l’histoire du quartier.

Maintenant coordonnateur d’activités pour un groupe de jeunes défavorisés, Kye a été marqué par sa journée de surf aux côtés de Juniper.

Elle nous donnait quelques trucs et astuces sur comment mieux attraper la vague ou comment mieux sauter sur la planche ou mieux nager, se souvient-il.

« Je pense que c'est très inspirant et je pense qu'il en faut davantage comme elle. Je sais que ça permet aux filles de notre groupe de voir qu’elles peuvent aussi être des leaders. Elles n’ont pas à se cacher dans l'ombre de personne. Elles peuvent exprimer leurs sentiments, et s’affirmer. »

— Une citation de   Kye Clayton

Juniper explique avoir eu du mal à faire les présentations sur la plage parce qu’elle était un peu gênée, mais une fois dans son élément – l’eau – elle se sentait plus à l’aise.

Je ne suis pas une grande bavarde, surtout quand je rencontre quelqu'un pour la première fois, admet la jeune surfeuse. Mais je peux certainement donner des conseils dans l'eau. C'est plus facile pour moi!

Son regard s’allume quand elle pense aux cours de surf qu’elle a pu offrir bénévolement aux jeunes issus des minorités, un peu partout en Nouvelle-Écosse.

Juniper qui transporte sa planche de surf vers l'océan agité.

Le surf, c'est vraiment une bonne chose à connaître pour eux, c'est un bon sport, c'est un sport cool , insiste l’adolescente qui s'ouvre plus facilement après être sortie des vagues.

« J'aime aider les gens, qu'ils soient handicapés ou qu'ils soient comme moi. J'aime les rendre à l'aise dans l'eau! »

— Une citation de   Juniper Balch

Son père témoigne des efforts importants que Juniper a dû faire depuis l’été dernier pour suivre le cours afin d’avoir son attestation pour enseigner le surf et ainsi montrer à d'autres ce qu'elle aime faire.

Elle est désormais instructrice de surf, et elle peut enseigner et être responsable des cours, dit Toby avec beaucoup de fierté. C'est surtout une personne qui veut juste aider les gens à se lancer dans les vagues et voir les sourires sur leur visage.

Juniper était certainement la plus jeune du programme de monitrice, ajoute sa mère. Et de ce qu’on en sait, elle est la seule instructrice de surf noire en Nouvelle-Écosse et peut-être même au Canada.

Pionnière sans le savoir

Kye Clayton a été surpris de pouvoir apprendre à surfer aussi rapidement. Malgré l’eau froide, il a passé la journée dans les vagues avec les autres jeunes et Juniper. On a juste continué à surfer, se remémore-t-il en souriant. On attrapait même des vagues ensemble, c'était super amusant.

Il estime que cette rencontre a été beaucoup plus qu’une simple initiation au surf.

Kye Clayton a joué au basketball et a fait de la planche à roulettes, mais le surf semblait hors de portée avant la journée de camp. Photo : Radio-Canada / Jonathan Villeneuve

« Il y a aussi des leçons là-dedans. C’est une manière de découvrir quelque chose de nouveau, d’apprendre à maîtriser ses craintes et de choisir de continuer même si on se trompe et qu’on ne réussit pas du premier coup. »

— Une citation de   Kye Clayton

La persévérance et la ténacité sont certainement des qualités que Juniper a dû développer, tant dans l’eau que sur la terre, parce que la vie d’une jeune Noire à Dartmouth n’est pas toujours simple.

Être Noire dans une communauté blanche, être Noire dans une famille blanche et être Noire dans un sport de Blancs ça nécessite des discussions franches et constantes, reconnaît sa maman Lisa Scott, qui dit que même si sa fille Juniper a peu de mots, elle et son mari en ont plus qu’assez pour l’aider à trouver les siens.

« Je pense aussi que parce que Juniper est Noire dans une famille blanche, nous devons rappeler aux gens que ça ne rend pas Juniper moins Noire. Son expérience, lorsqu'elle quitte notre maison, est la même que celle de toute autre personne noire de la communauté. »

— Une citation de   Lisa Scott
Juniper avec sa famille sur la plage.
Lisa Scott et Toby Balch tentent du mieux qu’ils peuvent d'aider Juniper à trouver sa place dans la mer et sur Terre. Photo : Radio-Canada / Rebecca Martel

Elle ajoute que parfois, c’est encore plus difficile pour Juniper de s’intégrer à cause de sa famille blanche. C’est comme si elle ne trouvait sa place ni dans la communauté noire locale ni chez les jeunes Blancs de son école.

Cependant, elle s’est tissé une place au sein d’une communauté de surfeuses. Lisa et Toby racontent que Juniper a développé un sentiment d’appartenance à un groupe de surfeuses plus âgées avec qui elle s'entraîne chaque semaine.

Ce groupe, constitué seulement de femmes blanches, est à l’écoute et la guide pour trouver des champs d'intérêt afin de voir les possibilités qui s'offrent à l’adolescente de Darmouth, dont de potentiels choix de carrière puisqu’elle ne pense pas gagner sa vie en surfant.

D’ailleurs, son père constate qu'elle a fait un peu moins de surf ces derniers mois puisqu’elle travaille fort pour terminer son secondaire. Il soulève qu'elle n’a pas gagné lors de sa dernière compétition l’automne dernier et que ç’a été une grande leçon pour sa fille, qui, auparavant, avait toujours eu une certaine facilité à se démarquer lors de compétitions régionales.

Juniper qui cire sa planche.

À 17 ans, il est peu probable qu’elle atteigne le sommet du surf de compétition, admet Toby Balch, qui estime que sa fille a toujours eu beaucoup de talent, mais pas nécessairement la discipline exigée des athlètes de plus haut niveau. Toby lui-même n’a jamais été attiré par l’adrénaline des compétitions, en dépit de sa passion pour ce sport. Il s’y est intéressé seulement pour encourager Juniper.

Juniper qui surfe sur une vague.

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Juniper qui surfe sur une vague. Photo : Radio-Canada / Jonathan Villeneuve

Tout ce qu’il souhaite c’est qu’elle continue de faire une place à ce sport qui a façonné sa vie jusqu’ici.Elle n’ira pas aux Jeux olympiques, mais d'autres jeunes issus des minorités la verront peut-être surfer, et c’est bien de penser qu’elle aura contribué à créer un engouement pour le sport.

J'aime le surf, mais pas autant que papa et je ne sais pas si je veux vraiment en faire autant que lui, note Juniper en rigolant.

Je dois aussi décider ce que je veux faire plus tard. Je vais peut-être prendre une année sabbatique et donc je pourrais surfer beaucoup plus, mais sinon ça fera toujours partie de ma vie.

Juniper Balch, avec sa planche sous le bras, marche sur une plage de Seaforth, en Nouvelle-Écosse. Photo : Radio-Canada / Jonathan Villeneuve

  • Journaliste : Rebecca Martel
  • Designer : Émilie Robert
  • Photos et vidéos : Jonathan Villeneuve
  • Développeur : Cédric Édouard
  • Réviseure : Annick Charlebois
  • Édimestre : Patrick Lacelle
  • Cheffes de projet : Marie-Christine Daigneault et Marylène Têtu

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