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Le verger de Fater, là où l’on s’enracine

Le verger de Fater, là où l’on s’enracine

Texte : Alexandra Angers Photos et vidéos : Félix Desroches

Publié le 14 septembre 2023

À 45 ans, loin de sa Syrie natale, Fater Youssef ne prend pas souvent le temps de s’arrêter pour réaliser le chemin parcouru depuis qu’il a immigré au Canada, il y a 12 ans. Passionné de son verger et de nature, c’est dans le regard de ses proches qu’il prend la mesure de ce qu’il est en train de bâtir.

Une personne marche dans un veger.

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Une personne marche dans un veger. Photo : Radio-Canada

Les fruits sont mûrs, les branches des pommiers sont remplies. Bien que l’été ait été difficile en raison des pluies abondantes, le miracle se produit : c’est la saison des récoltes et le propriétaire de Croque-Pomme est sollicité de toute part.

Familles, couples, et groupes scolaires se promènent dans ce verger situé à Canton de Lochaber-Partie-Ouest pour l’autocueillette. Une mère et sa fille profitent de cette magnifique journée ensoleillée pour faire le plein de pommes, un rituel qui, pour elles, marque depuis 20 ans le début de l’automne dans l’Outaouais.

Le pomiculteur au regard perçant prend le temps de discuter avec les clients. Une dame qui entasse dans une boîte des Melba, des Rouville et des Paulared confie à Fater Youssef qu’elle aime pouvoir se procurer ici des variétés de pommes qu’elle ne trouve pas en épicerie. Cette résidente de Cantley revient année après année, plusieurs fois par saison. Elle le remercie pour son travail.

Ces moments-là sont précieux pour ce passionné d’agriculture qui a fait ses débuts comme travailleur dans les champs du verger Croque-Pomme avant d’y planter ses racines et de prendre les rênes de l’entreprise en 2020.

Pour faire du verger un lieu accueillant et une oasis de repos pour les visiteurs, Fater, homme dévoué et travaillant, peut compter sur l’appui de sa conjointe et copropriétaire Luce Boily Minville. Leurs complices Luis, Gilberto et Justino, trois travailleurs mexicains temporaires, viennent leur prêter main-forte plusieurs mois par année.

Un pommier en fleurs Photo : Radio-Canada / Félix Desroches

Tout quitter pour travailler la terre
Tout quitter pour travailler la terre

Le soleil est radieux et le fond de l’air est frais en cette magnifique journée de printemps. Pour au moins une semaine encore, les pommiers de Croque-Pomme nous convient à leur plus beau spectacle, celui de l’éclosion des bourgeons floraux.

Un moment éphémère qui attire quelques visiteurs au verger, dont une femme munie de son appareil photo qui demande à Fater Youssef la permission de photographier ce pic de floraison où des milliers de pétales se déploient, bercés par le vent.

Le propriétaire du verger fait le tour des allées, jetant un œil aux branches des arbres. Le gel des dernières nuits ne semble pas avoir été trop dommageable. Il faudra toutefois attendre septembre pour en être totalement certain. Fater craint que quelques variétés ne résistent pas, et le froid risque de laisser de petites cicatrices sur certaines pommes. Dame nature donne peu de répit aux agriculteurs, ces dernières années.

La nature n'est pas toujours gentille, mais c’est peut-être parce qu'on n'est pas gentils avec elle, nous aussi, admet Fater, songeur, alors qu’au bout de l’allée, une hirondelle bicolore se pose sur un nichoir.

Les hirondelles sont de retour au verger après plusieurs années d’absence. Un baume pour celui qui a entrepris le virage bio de Croque-Pomme afin d’y faire cohabiter différentes espèces végétales et animales.

On essaie de laisser certaines places sur le verger qui soient plus naturelles [...]. On essaie de ne pas mettre la main là-dessus, pour laisser la nature dire son mot, indique Fater en fixant sa terre qui s’étend sur une vingtaine d’hectares, tout près de la rivière des Outaouais et à des milliers de kilomètres du pays de ses racines.

Un homme sourit sous un pommier en fleurs.

De Jlata à Lochaber

Fils d’agriculteur, Fater voit le jour en 1978 à Jlata, un petit village de Syrie qui fait partie de la province de Lattaquié, une région montagneuse qui longe le littoral méditerranéen.

Alors qu’il est encore enfant, sa famille est forcée de déménager en ville pour trouver du travail. Toutefois les Youssef retournent tous les étés dans le verger familial que Fater appelle son petit paradis, un petit lopin de terre rempli d’arbres : noyers géants, pruniers, abricotiers, figuiers, oliviers et bien sûr, pommiers.

Le plus proche voisin était à trois ou quatre kilomètres, se remémore Fater avec un brin de nostalgie. Donc on était seul dans une maison faite d'une façon artisanale avec du bois. Et c'est là que j'ai passé la plus belle période de ma vie. [...] C'est là que je me sentais le mieux. Les odeurs, les couleurs, la fraîcheur de l'eau...

Cet amant de la nature choisit d’étudier en agronomie pour suivre les traces de son père et de son grand-père. Il quitte sa terre natale pour la France dans les années 2000 et entreprend des études doctorales en microbiologie.

Une mosaïque d'images d'archives.
1. Fater Youssef sur la terre de sa maison natale. 2. Fater avec des collègues universitaires, lors de recherches au sujet des cèdres du Liban. 3. Fater et son père, lors de la remise de son diplôme en agronomie. 4. Les parents de Fater, qui vivent toujours en Syrie. Photo : Gracieuseté : Fater Youssef

Diplôme en main et ayant appris le français, Fater fait une demande d'immigration au Canada. Pour lui, retourner dans son pays natal n’est pas envisageable : son avenir là-bas lui semble trop peu reluisant.

Son arrivée à Montréal, où il trouve un emploi à l'Institut Armand-Frappier, coïncide avec le début de la guerre en Syrie, en 2011. Loin de chez lui, déprimé par la situation, il décide de ne pas rester seul et vit en colocation chez une dame d'origine italienne qui héberge une dizaine de personnes de diverses nationalités.

Il passe ses journées à faire de la recherche scientifique, toutefois la situation dans son pays le bouleverse; il peine à se concentrer et à effectuer son travail.

Fater Youssef dans son verger Photo : Radio-Canada / Félix Desroches

« Ma tête était ailleurs, à suivre qui était mort, qui était blessé, quelle ville avait été frappée, quelle place était tombée. »

Fater postule pour un postdoctorat, mais sa candidature n’est pas retenue. Le trentenaire est malheureux et considère qu’il n’a pas le privilège de perdre son temps, surtout avec la situation qui règne dans son pays natal.

Il décide donc de passer à l’action et cherche un emploi qui sollicite davantage son corps et moins sa tête. Il effectue un retour à la terre et à ses origines familiales en se plongeant dans un projet agricole qu’il entreprend avec des amis, dans une ferme de la Petite-Nation.

Après avoir passé des années dans un laboratoire à ne pas voir le soleil, Fater a l’impression de revivre, en Outaouais. Il y fait la rencontre de Guy Ducharme et Julie Grimard qui ont fondé Croque-Pomme en 1994 et qui cherchent à vendre leur entreprise.

Les choses s’enchaînent tout naturellement. Fater, alors employé du verger, s’associe à Guy et Julie en 2015, puis prend le plein contrôle de l’entreprise en 2020, avec Luce, sa partenaire de vie.

L’ancien propriétaire, qui vit encore dans les environs et revient donner un coup de main l’automne venu, décrit Fater comme un passionné. C'était évident pour Guy Ducharme que s’il confiait l’entreprise à Fater, ce dernier allait la faire évoluer.

« Il fallait que je m'oriente vers l'agriculture parce que c'est ça ma passion et c'est ça mon métier. En réalité, ça, c'est mon origine, c'est mes racines. »

— Une citation de   Fater Youssef

Pour le Syrien d’origine, tout coule de source au verger de Lochaber-Partie-Ouest. La vie d'agriculteur est difficile et exigeante, certes, mais il ne la voit pas comme un travail; il aime ce qu’il fait.

Fater Youssef, Luce Boily Minville et leur fils, Tobias. Photo : Radio-Canada / Félix Desroches

Un air de famille au verger
Un air de famille au verger

Fater s’assoit sur une des tables de pique-nique, il contemple son domaine, il est serein. Luce, sa conjointe et la copropriétaire du verger, s’approche sans trop faire de bruit; elle essaie d’endormir Tobias, leur fils, qui est étendu dans la poussette.

Luce est une belle brune avec du caractère, elle a grandi dans la Baie-des-Chaleurs, en Gaspésie. Née en automne, elle se décrit comme une femme qui aime le cidre et les pommes. Elle lance fièrement cette boutade, comme si son destin était lié à celui de Fater depuis toujours, même si leur couple s’est formé il y a seulement sept ans.

Tobias, leur premier enfant, est aussi arrivé au monde en même temps que les pommes, en septembre.

La copropriétaire s’occupe du volet administratif de Croque-Pomme. C’est elle qui remplit les demandes de subvention, s’occupe des communications, prend en charge les réseaux sociaux. Elle assure le fonctionnement du verger.

L’approche de Luce pour la gestion du verger s’inspire de la permaculture, dont l’objectif est de créer un écosystème harmonieux, productif et autonome.

Quand elle parle de biodiversité, la Gaspésienne s’emballe et tout son amour pour le verger, qui compte environ 4000 pommiers, transparaît.

Pour sa part, Fater explique l’importance de Luce dans sa vie, en prenant soin de peser chaque mot et en soulignant la paix, l’amour et la sérénité que sa conjointe lui apporte. Il ajoute, la gorge nouée par l’émotion : Quand je suis dans des moments difficiles, elle essaie toujours d'être proche de moi.

Le nouveau papa fait une pause, puis nous livre cette confidence : Elle m'apporte le plus beau fruit aussi. En réalité, elle m'apporte Tobias, qui est la plus belle chose qui soit arrivée dans ma vie depuis ma naissance.

Fater Youssef et trois travailleurs étrangers dans le verger Croque Pomme Photo : Radio-Canada / Félix Desroches

Complices dans l’exil
Complices dans l’exil

Il est presque midi au verger. Travailler la terre, ça creuse l'appétit, c’est universel. Justino, Gilberto et Luis retournent vers la maison pour leur pause. Les trois hommes sont des employés temporaires mexicains qui font partie de ces quelque 20 000 travailleurs revenant chaque année prêter main-forte au secteur agricole québécois touché par une pénurie de main-d'œuvre.

Tous pères de famille, ils font le sacrifice de quitter ceux qu’ils aiment pendant neuf mois pour venir travailler au Canada afin d’améliorer leur qualité de vie et celle de leur famille.

Fater est bien placé pour les comprendre. Plus jeune, il a lui-même travaillé en Égypte, au Liban et en France pour améliorer son sort. Il a également vécu cette situation par l’entremise de son père, qui est parti travailler comme maçon à l’étranger pendant quelques années.

Durant cette période, Fater a très peu vu son père, qui travaillait énormément pour envoyer le plus d’argent possible en Syrie. C'est grâce à cet argent que sa famille a été capable d’acheter un petit terrain et de construire la maison familiale où vivent toujours les parents de Fater.

Le propriétaire de Croque-Pomme a énormément d’empathie pour les trois travailleurs mexicains qui lui donnent un énorme coup de main au verger. Tout en sachant qu’ils sont là pour gagner de l’argent, Fater souligne leur résilience : Peut-être que ça va très mal dans leur vie, mais ils ont toujours le sourire, ils ont toujours ce côté positif [...] Ils sont toujours là pour faire le travail, celui que je demande et même le travail que je ne demande pas, parce que je suis seul ici, donc je ne peux pas être partout à la fois.

Alors que Fater, Luce et Tobias retournent dans leur maison pour aller casser la croûte. Luis reste dehors et profite de sa pause pour gratter un peu la guitare, sa nouvelle passion.

L’homme dans la jeune trentaine travaille au verger depuis quatre ans maintenant. C’est le doyen des employés et l’homme de confiance de Fater.

Perdu dans ses rêveries, il parle sans pudeur des difficultés de l’exil.

L’année 2021 a été extrêmement difficile pour Luis qui a traversé un processus de divorce compliqué l’empêchant d’être en contact avec ses enfants par téléphone ou FaceTime. Il n’hésite pas à dire qu’il a sombré dans la dépression. Son travail au verger s’en est ressenti. Il nous confie qu’il n’était pas rare de le voir pleurer en silence dans les champs pendant qu’il taillait les pommiers. Fater a été témoin de sa détresse.

Luis souligne que Fater, dans toute sa bonté, s’est montré compréhensif. C'est une personne sensible qui comprend notre situation. C'est difficile d'être loin de sa famille, de ses enfants et des personnes qu'on aime, insiste Luis.

Deux hommes mangent des pommes dans un verger.
Ayant lui-même été employé du verger, Fater comprend bien la réalité des travailleurs agricoles. Photo : Radio-Canada / Félix Desroches

Celui qui a appris la guitare pour passer le temps et chasser la solitude est très reconnaissant envers son patron qui, selon lui, respecte bien ses employés et s’efforce de les faire se sentir à la maison.

Le travail au verger est extrêmement varié. Il n’est pas rare de devoir réparer le tracteur, faire de la soudure ou de menus travaux d’entretien des bâtiments. Ces tâches sont extrêmement valorisantes pour Luis, qui travaillait dans la construction au Mexique. Fater lui laisse énormément de responsabilités et il développe ainsi son sentiment d’appartenance à l’entreprise.

C’est aussi pour lui changer les idées que Fater lui a proposé de l’inscrire à des cours de français que Luis suivra grâce à un programme de francisation pour les employés du secteur agricole.

Cette initiative est extrêmement profitable, car Luis sert maintenant d’interprète lorsque Fater donne des consignes à Gilberto et Justino. Ses connaissances du français permettent aussi au Mexicain de travailler à la boutique et d’échanger avec les clients, qui sont sensibles à ses efforts.

Fater et les trois travailleurs mexicains dans l'épicerie Photo : Radio-Canada / Félix Desroches

La générosité que l’on sème
La générosité que l’on sème

Comme Luis, Gilberto et Justino n’ont pas de voiture ni de permis de conduire, Fater les accompagne à l’épicerie chaque semaine. C’est un bon moment pour échanger en dehors du lieu de travail.

Ils s’en tiennent à leur liste et ne perdent pas de temps; on voit bien que ce sont maintenant des habitués de l’endroit. Citrons, mangues, tomates et avocats occupent une place de choix dans leurs paniers. On y retrouve aussi un peu de viande, du lait, des tortillas et d’autres produits de base; rien d'extravagant.

Luis analyse chaque article qu’il dépose dans son panier, l’objectif est de ne pas payer trop cher. Gilberto est celui qui aime le plus cuisiner, il a pris soin d’acheter des crevettes, pour varier un peu les repas. Justino, le plus discret des trois amigos, a déjà terminé ses emplettes et attend tranquillement ses comparses à l’avant du magasin.

Une mosaïque de trois photos montrant des hommes choisir des produits à l'épicerie.
1. Luis achète quelques limes, un indispensable de la cuisine mexicaine. 2. Justino regarde attentivement les produits dans l’allée et cherche la meilleure offre. 3. Gilberto choisit ses mangues avec soin. Photo : Radio-Canada / Félix Desroches

Luis profite de l’occasion pour échanger un peu en français avec la caissière. La dame, très sympathique et avenante, lui propose une carte de points de l’enseigne pour lui permettre de faire davantage d’économies.

Une fois les courses terminées, satisfaits, les hommes retournent déposer leurs emplettes dans la petite voiture de Fater. Sur le chemin du retour, on niaise, on fait des petites blagues, et on parle un petit peu de famille, est-ce que tout va bien, est-ce que ça va dans leur vie, précise le patron qui n’aime pas beaucoup le mot employés et qui considère plutôt son entreprise comme une famille.

S'ils ont un problème avec quoi que ce soit, j'essaie d'être là. S’ils ont un problème à la banque, je suis là. S’ils ont un problème de santé, je les amène chez le dentiste, chez… (il cherche ses mots.) En tout cas, ce qu'il faut, précise-t-il avec humilité.

Un homme sur un escabeau de bois près d'un pommier.

De retour au verger, Luce regarde par la fenêtre son conjoint qui s’est remis au travail pour désherber le potager.

Elle livre cette observation avec aplomb : C'est quelqu'un qui en a dedans! Il m'impressionne, Fater. Là, quand même, arriver d'un autre pays complètement, puis mener une entreprise à bout de bras ici...

Fater enfourche ensuite son tracteur pour couper le gazon. Il s’arrête le temps d’une courte pause. Il observe l’espace qui l’entoure, contemplatif.

Ça me rappelle mon petit paradis. Et je vois, en fait, qu’il y a plus de gens qui en profitent. C'est pour ça que, depuis plusieurs années, on ouvre notre place. Il faut que les gens viennent profiter de la place, exprime Fater dans sa grande générosité. Il ajoute : Juste pour moi, en tout cas, je trouverais ça triste.

Les fleurs sont devenues des pommes, et un homme se tient prêt à recevoir les clients à l’accueil. Cet homme avenant, c’est Guy Ducharme, l’une des deux personnes qui ont mis au monde Croque-Pomme.

L’homme aux cheveux gris, dans la soixantaine, revient à l’occasion appuyer son ancien employé. Il est rempli d’admiration lorsqu’il parle de Fater, dont il vante l’intelligence et l’amour de l’agriculture.

Le retraité ajoute avec satisfaction : Moi, j’avais des pensées écologistes et biologiques et lui, il est passé aux actes, tout simplement. Il continue le projet [...]. C’est merveilleux!

Un homme derrière un comptoir de pommes et de fleurs d'ail. Derrière lui, un menu de jus et cidres.
« La vie m'a amené où je dois être, en fait, [...] et avec les années, je suis convaincu que je suis à la bonne place », explique Fater Youssef. Photo : Radio-Canada / Félix Desroches

Fater aime particulièrement le mois de septembre, car il puise énormément de satisfaction dans le regard et le sourire des gens qui sont heureux d’être dans son petit paradis.

Autour de lui, les familles restent pour pique-niquer et profiter des installations comme l’aire de jeux pour les enfants. Le pomiculteur insiste pour dire qu’il ne fait pas ça pour l’argent. Évidemment, les gens qui viennent au verger sont des clients, mais l’objectif premier est qu’ils se sentent bien. Il faut qu'ils soient en paix et qu'ils essaient d'apprécier la place, de voir la vie qui est ici.

Fatigué, l’agriculteur jette un dernier regard au verger et aux pommes, résultat de mois de travail acharné. Encore une fois, il ne prend pas le temps de souffler et de goûter le fait d’être au fil d'arrivée. Il pense déjà à l’année suivante, à comment il continuera de faire évoluer le verger avec Luce et Tobias à ses côtés.

Les projets se bousculent : planter encore de nouvelles variétés de pommes, développer une petite fermette avec des animaux et intégrer davantage les œuvres de Luce, également céramiste, dans la boutique. Fater, travailleur infatigable, est loin de ralentir. Il continue de semer, de s’enraciner.

Fater Youssef conduit son tracteur à travers le verger en fleurs. Photo : Radio-Canada / Félix Desroches

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